Expo «Citius, altius, fortius» – 14 mars– 6 avril 2024 : Régina Blaim, Sophie Crumb, Tino Di Santolo, Vincent Puren

En cette année olympique 2024, Le lieu multiple montpellier célèbre à la fois ses 10 ans et rend un hommage malicieux au baron de Coubertin, dont la devise « Citius, altius, fortius » (plus vite, plus haut, plus fort) pourrait servir de leitmotiv pour maintenir les performances de la structure … Nous avons pour l’occasion proposé à quatre artistes de poser un regard, décalé, autour du sport et de l’engagement physique des corps.

Régina Blaim base son travail sur le côtoiement du burlesque, de l’absurde et du dramatique. Dans les dessins présentés ici l’artiste cherche à brouiller les codes, à contrer la virilité des joueurs de foot en les emmenant dans une aventure plus périlleuse, parfois ambigüe. La perturbation d’un match par des éruptions volcaniques et des explosions florales, voilà de quoi déstabiliser les joueurs et les transformer en danseurs chancelants où chacun suit sa trajectoire. Pris dans un glissement de terrain, ils vont basculer dans une autre réalité, celle d’un monde clos…

Pour Sophie Crumb, la vie « est un combat ».  Avec la série des boxeurs de MMA professionnels de Tchétchénie et du Daghestan, elle sublime sa fascination, non pas seulement pour leur puissance physique mais aussi pour leur foi religieuse (radicale), la dureté et la tristesse de leur regard, tels des gladiateurs d’un autre temps. Véritables muses interdites pour l’artiste, dont la vie est à l’opposé du spectre : raison de plus pour les représenter ! S’arroger le droit de la représentation comme un acte politique…

Les corps dessinés par Tino Di Santolo sont en partie effacés, recouverts, déformés, parfois jetés à terre ou intégrés à des éléments architecturaux au sein d’espaces magnifiés par les perspectives. La technique presque classique est ici au service d’une écriture revendicative, dénonçant la condition du corps (social) face aux forces coercitives des pouvoirs et de la compétition débridée. Il y est aussi question de libération des entraves par la mobilisation de notre puissance intérieure…

Après l’effort les corps se retrouvent, suants, dans les vestiaires.C’est l’intimité des corps, les « instants de peaux » que Vincent Puren aime à dessiner. Sans fétichisme particulier pour les sous-vêtements, il cite dans ses références picturales imprégnées dans sa mémoire les représentations d’hommes nus portant seulement … des chaussettes (David Hokney, Jean Cocteau, un des naufragés du radeau de la Méduse de Géricault). Ainsi, l’artiste invite le regardeur, par-delà les parties de corps et l’apparence organique des pièces de lingerie, à une forme de sensualité…quelque peu sexuée.

Vernissage le jeudi 14 mars 2024 à partir de 17h, en présence des artistes

Exposition du 15 mars au 6 avril 2024
les vendredis et samedis de 15h à 18h30 et sur RV

voir le texte de visite de l’exposition par Kcenia Naoumenko

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