En 2023 un loup, GW1909m, est aperçu dans les bois au Nord de Barcelone, après avoir parcouru plus de 1200 km depuis la France. Au même moment Em’ma Pinoteau arrive en résidence à Can Serrat (El Bruc), pour enquêter sur le conte mexicain de la Loba*. Elle décide alors d’écrire une histoire qui mêlera le parcours de GW1909m à celui d’un.e enfant nommé.e Luka, en fuite dans les bois. Ce travail d’écriture se poursuit au lieu multiple montpellier qui accueille l’artiste en résidence jusqu’au 17 janvier 2025. Entre récit d’un fait-divers et fiction, « Entre chien et loup » est une tentative de questionnement sur nos déracinements. Un temps donné pour réfléchir ensemble à nos errances et rencontres.
Le projet est présenté sous la forme d’un fanzine et d’une performance, qui permettent de transmettre et présenter cet imaginaire. Basant ses performances sur la réception d’une œuvre et de ses variantes (oralisées, rédigées, recopiées et ses intermédiaires), Em’ma Pinoteau propose d’acter son récit en collaboration avec les personnes qu’elle rencontre et qui voudront bien s’y associer…
Activation déambulante les 18 et 19 décembre 2025 à 17h, avec Bonnie Besson, Galliane Didier, Lisanne Goodhue, Judith Hassine, Estée Krikorian, Em’ma Pinoteau, Florine Pracht, Manon Rico. . Accueil du public par deux guides/narrateurices . Balade, en deux parcours distincts (deux groupes, accompagnés d’un.e des guides) . Rassemblement du public dans un lieu final, dégustation de glaces et échanges
* La loba relate la façon dont une femme redonne vie à un loup en rassemblant les os de son propre squelette. En ouvrant un dialogue à partir de deux figures marginalisées, le loup et la sorcière, l’artiste en appelle au principe de solidarité depuis la mémoire d’un passé qui nous est commun.
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Avec les soutiens de Generalitat de Catalunya, Can Serrat, Jiser, Föhn, Région Occitanie, Ville de Montpellier Crédits photos : Véronica Lopez, Mobina Nouri Crédits textes : Jocelyn Moisson Remerciements : Nuria Ribas Costa, Rafael Duarte Uriza, Rafael Fernandez, Ayala Meidan, Andréa Jerez, Marina Gurman, Karen Byk, Paula Dutto, Carolina Alvarez, Valerie Mitteaux, Edo Garcia, Ana Párraga, Sophie Blais, Sarah Goodchild Robb, Georgina Tixador, David Molina Gadea, Judit Luna, Asli Seven, Claire Luna, Taiki Sudo, Cian Dessal, Manuela Alarcón López, Martina Cruz, Ula Moroz, Beatriz Machado, Hernán Lewkovic, Katrina Ralbag, Tur Paesani, Mar Vilchez Aruani, Tamara Grosso, Jean-Luc Pinoteau, Ainsi qu’à toutes les personnes qui ont permis de près ou de loin la réalisation et l’épanouissement de ce projet.
Le lieu multiple montpellier et la N5 Galerie font leur rentrée à l’unisson avec la neuvième édition du salon du dessin contemporain Drawing draw, qui propose des regards croisés d’artistes autour de la pratique du dessin, sous des formes diverses. Cette année nous vous proposons de découvrir les travaux de Tamina Beausoleil, Joëlle Bondil, Maria Clark, Bruno Mercet, Mona Laure Millet et Vincent Puren.
Ouverture le jeudi 4 septembre 2025 dès 17h au lieu multiple montpellier Ouverture le vendredi 5 septembre 2025 dès 17h à la N5 Galerie Expositions du 5 septembre au 4 octobre 2025
Au lieu multiple montpellier, découvrons le travail de Tamina Beausoleil, Maria Clark et Mona Laure Millet.
Inspirée par les planches anatomiques de chevaux de Carlo Ruini (médecin et juriste italien du XVIe siècle), Tamina Beausoleil développe un travail de représentation de chimères mi-humaines-mi animales, dégagées de la hiérarchisation du vivant. Le jeu formel des lignes et des couleurs peut être également relevé par des collages pour donner un effet de scalpel. Souvent traitées comme des dessins scientifiques avec légendes, ses œuvres témoignent aussi du jeu de l’artiste à scruter et disséquer les failles animales de ses contemporains, notamment par le lien entre animaux représentés et métaphores du langage courant pour juger, rabaisser, injurier (requin, blaireau, hyène, crapaud, chien.ne, grue, vipère, …).
Les dessins de Maria Clark représentent l’organique, l’envers de la peau, l’intimité. Admiratrice de l’œuvre de Fred Deux, l’artiste développe son propre univers avec une palette de couleurs autour du gris, de la chair et du rouge sang, sur des papiers également choisis pour participer pleinement au résultat. Corps hybridés, métamorphoses, disproportions, fluides organiques, limites incertaines, recouvrements et transparences, animalité, … Les compositions obtenues après un travail sur le vide et le plein, le visible et l’invisible, semblent suspendues, en lévitation, traduisant la relation (hyper)sensible et sensuelle de l’artiste au vivant, à l’altérité, à l’environnement.
Mona Laure Millet nourrit dans son travail le processus de fragilité. En utilisant selon les séries différents pigments, encres soufflées ou au trait, bulles de savon, film plastique ultrafin, plans d’architecture navale sur calques, l’artiste multiplie avec minutie et délicatesse les recherches « inter-matière ». Qu’il soit réaliste, organisé en méandres (courbes topographiques) ou hasardeux en lien avec le souffle vital, le dessin obtenu cultive le paradoxe de fixer l’éphémère, le ténu. En liant le geste et la respiration, deux mécanismes fondamentaux mis ici au même plan, Mona Laure Millet crée un espace à la fois aléatoire et décisif pour proposer un imaginaire riche et puissant.
Et à la N5 Galerie vous pourrez découvrir le travail de Joëlle Bondil, Bruno Mercet et Vincent Puren…
Salon du dessin contemporain DRAWING DRAW #9 Tamina Beausoleil, Joëlle Bondil, Maria Clark, Bruno Mercet, Mona Laure Millet et Vincent Puren – Au lieu multiple montpellier : Vernissage le jeudi 4 septembre dès 17h en présence des artistes Exposition du 5 septembre au 4 octobre 2025 les vendredis et samedis de 15h à 18h30 et sur RV – À la N5 Galerie : Vernissage le vendredi 5 septembre dès 17h en présence des artistes Exposition du 6 septembre au 4 octobre 2025 du mercredi au samedi, de 10h à 13h et de 14h à 18h30
Partenaire du salon, la Maison pour tous Frédéric Chopin proposera en ses murs une exposition d’œuvres de chacun des six artistes, ainsi qu’un workshop participatif avec l’artiste invitée Thilleli Rahmoun le 17 octobre
Suivre les lignes, prendre la trame pour un voyage aux paysages fragmentés. Crayons aiguisés position baissée sur la feuille de kraft. Le geste répétitif la tête à moitié en état d’ébriété à force, les couleurs qui se chevauchent comme des rêves ni vraiment commencés ni terminés. Avec du recul ça prend sens un peu, les plans se superposent en une réalité, en tout cas des formes tracées, montagnes, collines, rochers. Il en résulte une série colorée sur fond marron abîmé…
Exposition pop-up sortie de résidence jeudi 12 juin de 17h à 20h et vendredi 13 juin 2025 de 15h à 18h30 en présence de l’artiste
Clapot de l’eau, entrechoquements métalliques, cris d’oiseaux marins, moteurs de bateaux, crépitement des dentelles de coquilles d’huître, grincement de la calibreuse, bruit sourd du couteau à détroquer, brouhaha continu de la pompe à l’intérieur d’un mas ostréicole … Chantent les huîtres ! est un projet de recherche-création sur les sons du travail ostréicole dans trois mas de la lagune de Thau. Il est le fruit de questionnements scientifiques sur l’influence de l’ouïe dans l’expérience que les ostréiculteur.rices ont de leur métier (travail de thèse de Julie Dulat) et d’une collaboration avec des artistes pour amener la pratique artistique dans l’enquête ethnographique et la création dans le partage de la connaissance scientifique. Ce projet a pu voir le jour grâce au financement d’un appel à projet MIRANDA de l’Université Paul Valéry de Montpellier et se réalise en relation étroite avec les chercheur.e.s de l’UMR SENS. La résidence croisée artistes-scientifiques (Emilien De Bortoli, musicien et cinéaste ; Julie Dulat, doctorante en anthropologie ; Marie Lusson, docteure en socio-anthropologue et cinéaste ; Juliette Mariel, docteure en agroécologie et ethnoécologie et plasticienne) a permis notamment la fabrication par Juliette Mariel de deux dispositifs d’écoute pour quatre pièces sonores. Ces dernières sont réalisées à partir de sons enregistrés dans les trois mas d’étude et au fil des saisons du travail ostréicole. Une des pièces est une composition réalisée par Marie Lusson et Emilien de Bortoli. Elle mêle des ambiances sonores avec des sons plus rythmiques et percussifs, révélateurs de la musicalité des gestes et du milieu dans lesquels ils s’inscrivent. L’écoute de cette composition est pensée de manière immersive, conduisant à concevoir une huître géante, suspendue, imaginée comme un casque dans laquelle le public viendrait y insérer la tête pour écouter. Les trois autres pièces sonores sont le résultat d’un travail de montage articulant des paroles d’ostréiculteur. rices avec des sons de travail enregistrés dans leur mas. Ces pièces interrogent en particulier ce que le son fait aux gestes ostréicoles, et inversement, ce que le métier produit comme ambiances sonores. Les prises de sons dans chacun des trois mas amènent à réfléchir à la dimension affective des relations entre les ostréiculteurs.rices, leurs espaces de travail, leurs outils et les huîtres. Ainsi, l’écoute de ces pièces sonores est associée à des moulages de mains figées dans un geste ostréicole et fabriquées à partir de différentes matières rappelant celles que les mains touchent au quotidien dans le métier.
Ces installations sonores seront ensuite exposées au Carré d’Art Louis Jeanjean dans le chai du Château de Girard dans la cadre de la Biennale Le temps de l’étang organisée par la ville de Mèze, du 24 mai au 15 juin 2025.
Rencontre sur RV au 06 64 13 17 14 les 5 et 6 mai
Présentation de l’installation et rencontre sortie de résidence avec l’équipe du projet : mercredi 14 mai 2025 de 17h à 20 h
Le lieu multiple montpellier invite sept artistes à présenter une palette variée, tant sur les formes que les angles d’approche, sur le thème de la figure humaine et du portrait, sujet majeur dans l’histoire de l’art …
L’univers de Céline Achour, à la limite du surréalisme, ou plutôt du réalisme magique, emprunte à un esthétisme des années 50/60 et aux décors de l’ouest américain. Ses nouveaux travaux plongent dans les années 80, celles de son adolescence et de son entrée dans l’âge adulte, avec des références personnelles plus présentes. Toutefois, ses thèmes de prédilection restent les mêmes et témoignent de ses préoccupations personnelles et existentielles, qu’il s’agisse de relations humaines, d’amours contrariées, de l’impact de la société et des évolutions technologiques sur notre vie et notre liberté.
La démarche plastique d’Alex Allegri regroupe une pratique de la photographie (N&B), du dessin, du ready-made et de l’installation. Dans un rituel quotidien, il fige, collectionne et agence les éléments qui l’entourent. Cette capture perpétuelle du réel se développe autour des thèmes people / places / objects … avec une préférence pour le portrait. L’artiste propose ici une composition évoquant un lancer de dé, comme une métaphore à libre interprétation !
Coline Casse propose pour sa part avec « Remember us » une installation d’un ensemble de monotypes, présentés chacun sous un voile opaque, à soulever par le regardeur qui se doit d’être acteur dans ce geste de mémoire. Ils représentent des portraits d’enfants palestiniens récemment tués par l’armée israélienne. Plutôt qu’au rouleur « compresseur » d’une presse, l’artiste a eu recours à la simple pression de la main pour faire réapparaître ces visages dans ces monotypes, ce geste doux veut à la fois rappeler la mémoire de ces jeunes personnes tout comme il rappelle le manque de moyens élémentaires – de linceuls notamment – pour leur dire adieu dignement.
Quelques cheveux sous le verre, Claudie Dadu recycle ces éléments résiduels, issus de son crâne, en traits de dessins. Une économie de moyens extrême pour une vivacité graphique et l’éloge de la fragilité de la vie. Ces lignes en cheveux, qui semblent en suspension, font et incarnent l’extase d’une connexion avec le vivant, en sublimant ce « presque rien ». Depuis plus de 20 ans, l’artiste poursuit notamment une série de portraits d’artistes en relation avec l’admiration qu’elle leur porte. Extraits de sa collection et en hommage à leurs disparitions récentes sont exposés ici les portraits de Ben, d’Yves Helbert et de Daniel Spoerri.
Guiome David, artiste singulier, provocateur et ludique, propose des œuvres où le savoir peindre académique le dispute à une dérision iconoclaste. Dans la série « The next », l’artiste « remonte » l’histoire de la peinture pour singer la représentation des portraits de famille « façon clair-obscur » … et plus précisément ses propres enfants ! Entre la grande brocante et l’avenir qui affleure, voici donc le portrait d’une jeunesse d’aujourd’hui, vêtue de sweats à capuche, qui comme une seconde naissance, sort de l’enfance attirée par la lumière et pointant au monde le bout de son nez…
Fruit d’une résidence effectuée au lieu multiple montpellier l’été 2024, Yann Dumoget propose une série de céramiques intitulée « Gueules cassées », qui ne sont rien d’autre que des moulages « autoportraits » de son visage, qu’il a ensuite détruits et reconstitués à la façon de la technique japonaise du kintsugi (à la feuille d’or). L’artiste rend ainsi hommage, au-delà de ce procédé traditionnel, aux techniques de prothèses faciales, développées lors de la première guerre mondiale pour rendre une certaine dignité à ces gueules cassées … et fait l’analogie de cet « art » de la reconstruction avec la capacité de l’art à « recoller les morceaux » d’une société exposée aux souffrances et aux violences.
Les dessins de François Paris semblent naître d’un désir d’histoires. Créés à partir de photographies circulant sur l’internet ou spécialement réalisées, ils évoquent souvent le corps ou la mécanique, le visage ou le crâne humain… et renvoient à la fugacité et à l’apparence. Constituant le point de départ d’un récit elliptique à inventer, ses œuvres sont donc des scénarios ouverts, des séquences qui empruntent autant au cinéma qu’à la photographie : les points de vue, les cadrages, les personnages, les indices, mais aussi et surtout, cette capacité à mettre en place des éléments capables d’ouvrir la voie à l’imaginaire (d’après un texte de Guillaume Mansart)
Vernissage le jeudi 20 mars 2025 à partir de 17h, en présence des artistes
Exposition du 21 mars au 12 avril 2025 les vendredis et samedis de 15h à 18h30 et sur RV
Le lieu multiple montpellier a le plaisir d’accueillir, le samedi 1er mars 2025 de 14h à 18h30, la rencontre avec le collectif artistique « Le Mur du Milieu » (Mylène Fritchi-Roux, Géraldine Garçon, Alexandre Gilibert, Patrick Mollo, Virginie Roger, Sophie Rosales, Unmonde2food), autour de la publication du n°2 de la revue, intitulé « La MARCHE« .
Pour la deuxième brique du Mur du Milieu, les propositions artistiques du collectif, suscitées par l’expérience commune d’une marche sur le site naturel des Orpellières à l’embouchure de l’Orb, sont relatées dans la revue (et sous forme d’une installation dans la galerie). Le lecteur/regardeur pourra ainsi voyager dans l’imaginaire de chacun des contributeurs et construire son propre chemin expérimental…
Cette rencontre fait écho à l’exposition personnelle d’Alexande Gilibert à N5 Galerie (5 rue Ste Anne, Montpellier), visible jusqu’au 22 mars 2025
Exposition organisée en partenariat avec l’université Paul-Valéry Montpellier 3, le laboratoire de recherche RIRRA21 (Représenter, inventer la réalité du romantisme au XXIe s.) et le CCU (Centre culturel universitaire) de l’université Paul-Valéry Montpellier 3, dans le cadre de la journée d’étude « ANIMALENFANT », jeudi 6 février 2025 de 9 h 00 à 18 h00 (Université Paul-Valéry Montpellier 3, site Saint-Charles).
L’exposition ANIMALENFANT, présentée au Lieu Multiple Montpellier, propose une sélection de travaux d’artistes autour de toutes les formes de rapprochement de l’animal et de l’enfant. Thibault Franc, Léa Habourdin, Magali Lambert, Vincent Lecomte, Jules Le Maut, Marion Le Torrivellec, Tina Merandon, Quentin Montagne, Françoise Pétrovitch, Karine Pinel, Florian Poulin, Manon Riet & Thomas Portier, Rika Tanaka et Tom Tirabosco, à travers des médiums tels que le dessin, la gravure, la peinture, la photographie, la bande dessinée, la sculpture et l’installation sonore offrent chacun un regard très personnel sur une relation contrastée, qui oscille entre l’interaction, la fusion et le partage de statut. De fait, l’iconographie et le langage courant, mais aussi la littérature, le spectacle vivant, le cinéma ou les expressions plastiques, associent couramment l’animal et l’enfant. Les arts aujourd’hui notamment forgent et revisitent les imaginaires croisés et parfois confondus de l’enfance et de l’« animalité », jouant sur cette double altérité qui peut prendre la forme d’une communauté. Que révèle cette très ou trop grande proximité ? Que signifie le fait de la cultiver dans les représentations ? Objets d’attendrissement, supports de projection affective, animaux et enfants n’ont-ils qu’une existence d’icône singulièrement univoque ? Et, de manière corollaire, comme les animaux, les enfants ne peuvent-ils faire figure de vivantes présences ? Dans ce cas, comment rendre sensible cette expérience du vécu, celui de l’enfant face à l’animal, mais aussi de l’animal face à l’enfant ? L’association et le rapport entre enfant et animal ne renvoient-ils pas également à un imaginaire riche et varié, aux expressions protéiformes, dans lequel enfants mais aussi animaux ont la parole et/ou leur langage respectif font l’objet d’une compréhension réciproque et témoignent d’autres modes de vivre ? Enfin, ces rapprochements n’ont-ils pas aussi pour but de (ré)inscrire l’humain dans le vivant, de (re)mettre au jour la possibilité d’un statut partagé et de revendiquer une proximité avec la nature ? L’univers apparemment enfantin retrouvé par les plasticiens Thibault Franc et Vincent Lecomte, qui jouent de l’assemblage et de la confrontation au sein de dessins et d’installations semble viser à troubler toute certitude, et toute tentation d’un regard définitif, dans un jeu sérieux et mélancolique où les portraits de l’animalité et de l’enfance partagent un monde à part. La série photographique de Tina Merandon, en mettant en scène des enfants posant avec leur animal favori, montre des couples « animauxenfantins » dans lesquels les liens, vifs, entre les deux parties, sont révélés dans l’ampleur de leur tendresse et de leur possible cruauté. Les planches de Tom Tirabosco ravivent de façon contemporaines les mythes d’une enfance confrontée à ses démons, et en probable révolte contre ces figures de la hantise, ce monde adulte de plus en plus inquiétant. À travers les témoins d’un court-métrage Le Labyrinthe du betta (2023), Manon Riet et Thomas Portier convoquent le jeu du déguisement où l’animal n’est plus seulement objet de fascination mais une figure dont, enfant, on se pare et s’empare. Le jeu est également central, mais davantage par la figure du jouet, chez Quentin Montagne et Florian Poulin. L’animal témoigne alors d’une certaine nostalgie pour leur enfance du siècle passé, nostalgie dans laquelle s’inscrivent sans doute les dessins sur vieux carnets d’école de Rika Tanaka ou certaines de recherches de Karine Pinel. Tout comme les eaux fortes et sculptures de Jules Le Maut, les gravures de Magali Lambert, tracées d’un geste faussement maladroit et corrigeant des gueules animales, reposent quant à elles la question de l’enfance de l’art : une forme de spontanéité, d’impulsivité créatrice. ANIMALENFANT est une exposition originale, tant par sa thématique que par l’éventail de propositions présentées, en nous invitant à envisager ce qui, au sein même des représentations, allie les figures de l’animal et de l’enfant, formant des mondes qui se confondent et se confrontent. ANIMALENFANT met d’abord en jeu la question du regard porté dans et par notre société sur des mondes singuliers, des places, des assignations, et donne à voir ce qu’en fait la création contemporaine.
Commissariat de l’exposition : Ariane Carmignac (MCF en Arts plastiques, Univ. Paul Valéry, Montpellier), Quentin Montagne (plasticien, MCF en Arts plastiques, Univ. Paul Valéry, Montpellier) et Vincent Lecomte (plasticien, Docteur en Esthétique et sciences de l’art, Univ. Jean-Monnet, St-Étienne)
Vernissage le jeudi 6 février à 18 h 30 Exposition du 7 au 14 février de 15h à 19h Table-ronde le vendredi 14 février à 10h, avec Ariane Carmignac (MCF en Arts plastiques, UPV), Thibault Franc (Plasticien, écrivain), Magali Lambert (Photographe, plasticienne), Vincent Lecomte (Plasticien, compositeur, chercheur), Florian Poulin (Plasticien), Anne Simon (Directrice de recherche CNRS/École normale supérieure-Paris Sciences et Lettres)
La démarche artistique d’Elissar Kanso est profondément liée à la mémoire, à la guerre et aux rituels (religieux) dans un contexte constamment déplacé dans un entre deux, un pays d’origine, le Liban et un pays d’accueil, la France. Son travail construit ainsi un discours multiforme (dessin, peinture, performances, installations, écriture) dans l’espace et le temps entre deux pôles culturellement et politiquement différents.
Dans le cadre de sa résidence au Lieu multiple montpellier, l’artiste a poursuivi la recherche sur les usages de la lumière noire (ultraviolette), expérimentée lors d’une première résidence autour de l’art pariétal (geste premier de l’humain) dans les grottes préhistoriques de Cantabrie. Baptisé Le Récit des grottes modernes, ce premier chapitre a ainsi « mis en lumière » la représentation de « structures de réminiscences » en plans stratifiés, en référence à des lieux soumis à des cycles construction/destruction/reconstruction.
Cette recherche sur la lumière noire s’inscrit également dans la réflexion de l’artiste autour de l’usage du rose fluo (liée à sa contribution à l’Encyclopédie Numérique des Couleurs). Inventée au milieu du XXe siècle, couleur phare des années 80, elle a la propriété d’absorber l’ultraviolet (pour réémettre sous forme de lumière visible). Tout en étant une couleur de séduction, son rôle dans son œuvre, comme matière performante, consiste à révéler et dévoiler, entre beauté et réalité oppressante, une certaine violence de la société (codes de l’hyper consommation, surexploitation des ressources, destructions massives, conflits armés, …).
Exposition pop-up sortie de résidence vendredi 24 janvier 2025 de 17h à 20 h + samedi 25 janvier 2025 de 14h à 18h en présence de l’artiste
Thilleli Rahmoun est une artiste libre, sans frontières. Ses dessins-collages aux techniques mixtes et aux formats parfois XXL incarnent une beauté surréaliste, sensuelle et incongrue. Les situations représentées, composées d’objets (souvent liés à la force et au contrôle sociétal), d’éléments de paysage urbain, d’animaux et de végétaux, subliment et dénoncent à la fois notre monde actuel.
Développé grâce à la dotation de recherche de l’ADAGP pendant sa résidence au lieu multiple montpellier cet automne, le projet « Contre cartographie éclairée » utilise des supports translucides et transparents particulièrement bien adaptés pour mettre en valeur un rendu par strates et pour nuancer volontairement leur visibilité. L’artiste exploite différentes possibilités de matériaux qui offrent de nouvelles profondeurs (encres, tracés acryliques, transferts photographiques, rétro-projection…). Par ces procédés, les pièces du projet constituent une contre-cartographie labyrinthique et subjective…
Exposition pop-up sortie de résidence jeudi 5 et vendredi 6 décembre 2024 de 17h à 20 h
(avec également le soutien technique de l’Université de Montpellier)
Le lieu multiple montpellier et la N5 Galerie font leur rentrée à l’unisson avec la huitième édition du salon du dessin contemporain Drawing draw, qui propose des regards croisés d’artistes autour de la pratique du dessin, sous des formes diverses. Cette année nous vous proposons de découvrir les travaux de Chrystèle Gonçalves, Susanna Lehtinen, Dominique Lonchampt, Michèle Mascherpa, Pierre Touron et Jean-Marc Urquidi.
Ouverture le jeudi 5 septembre 2024 dès 17h au lieu multiple montpellier Ouverture le vendredi 6 septembre 2024 dès 17h à la N5 Galerie Expositions du 5 septembre au 5 octobre 2024
Au lieu multiple montpellier, découvrons le travail de Chrystèle Gonçalves, Susanna Lehtinen et Jean-Marc Urquidi…
D’habitude, Chrystèle Gonçalves peint, sur toile,des compositions entre abstraction et figuration, entre nature morte et paysage, fruits d’une mémoire émotionnelle et visuelle. Ici, c’est une série de dessins réalisés à la main gauche que l’artiste propose, prenant compte que sa main droite devait rester (pendant quelques jours) au repos. Nouveaux gestes, nouveaux tracés, réalisés sous contrainte jusqu’à l’« épuisement » du motif : le flétrissement d’un bouquet d’anniversaire… L’exercice finit par révéler là aussi le rapprochement entre la représentation d’une composition naturelle et d’un paysage intérieur, résultat d’un véritable lâcher-prise. Tel le tracé d’un sismographe émotionnel de l’artiste devant l’objet.
Susanna Lehtinen réalise pour sa part des dessins numériques, dans lesquels le sujet de départ « disparait » pour laisser place à une composition, d’un rendu quasi photographique, magnifiant la dualité matière-lumière de notre univers. Clin d’œil à l’imagerie produite par la physique quantique, ses séries Atopia et Poussières d’émotion tendent à simplifier radicalement l’expression plastique pour mieux évoquer la recherche d’un certain absolu, la sacralité face au réel, la force vitale, le feu interne des êtres. L’artiste convoque ainsi à la fois pensée philosophique, recherche scientifique et artistique pour rendre visible l’invisible (le fantomatique), dans une libération explosive de la vibration lumineuse.
Jean-Marc Urquidi peint et dessine des éléments simples, qu’il « déplace » pour les confronter à un ailleurs où le temps du regard est littéralement suspendu. S’obligeant de fait à une lente réalisation dans son atelier, l’artiste propose des séries sous le signe de la répétition. Avec Dreads (chevelures vues de dessus, visage caché) et Boîtes de laine (boîtes imaginaires tricottées), la technique de l’huile sur papier impose sa temporalité, quand la matière continue à se répandre dans le papier. Le résultat, oscillant entre grande précision et flou, nous amène alors au cœur de l’enjeu de l’image et des limites de la représentation.
Et à la N5 Galerie vous pourrez découvrir le travail de Dominique Lonchampt, Michèle Mascherpa et Pierre Touron… en savoir plus
Salon du dessin contemporain DRAWING DRAW #8 Chrystèle Gonçalves, Susanna Lehtinen, Dominique Lonchampt, Michèle Mascherpa, Pierre Touron et Jean-Marc Urquidi – Au lieu multiple montpellier : Vernissage le jeudi 5 septembre dès 17h en présence des artistes Exposition du 6 septembre au 5 octobre 2024les vendredis et samedis de 15h à 18h30 et sur RV – À la N5 Galerie : Vernissage le vendredi 6 septembre dès 17h en présence des artistes Exposition du 7 septembre au 5 octobre 2024du mercredi au samedi, de 10h à 13h et de 14h à 18h30
Partenaire du salon, la Maison pour tous Frédéric Chopin proposera en ses murs une exposition d’œuvres de chacun des six artistes, ainsi qu’un workshop participatif avec l’artiste invitée Thilleli Rahmoun le 27 septembre