Expo « Portraits/Figures » – 20 mars-12 avril 2025 : Céline Achour, Alex Allegri, Coline Casse, Claudie Dadu, Guiome David, Yann Dumoget, François Paris

Le lieu multiple montpellier invite sept artistes à présenter une palette variée, tant sur les formes que les angles d’approche, sur le thème de la figure humaine et du portrait, sujet majeur dans l’histoire de l’art …

L’univers de Céline Achour, à la limite du surréalisme, ou plutôt du réalisme magique, emprunte à un esthétisme des années 50/60 et aux décors de l’ouest américain. Ses nouveaux travaux plongent dans les années 80, celles de son adolescence et de son entrée dans l’âge adulte, avec des références personnelles plus présentes. Toutefois, ses thèmes de prédilection restent les mêmes et témoignent de ses préoccupations personnelles et existentielles, qu’il s’agisse de relations humaines, d’amours contrariées, de l’impact de la société et des évolutions technologiques sur notre vie et notre liberté.

La démarche plastique d’Alex Allegri regroupe une pratique de la photographie (N&B), du dessin, du ready-made et de l’installation.
Dans un rituel quotidien, il fige, collectionne et agence les éléments qui l’entourent. Cette capture perpétuelle du réel se développe autour des thèmes people / places / objects … avec une préférence pour le portrait. L’artiste propose ici une composition évoquant un lancer de dé, comme une métaphore à libre interprétation !

Coline Casse propose pour sa part avec « Remember us » une installation d’un ensemble de monotypes, présentés chacun sous un voile opaque, à soulever par le regardeur qui se doit d’être acteur dans ce geste de mémoire. Ils représentent des portraits d’enfants palestiniens récemment tués par l’armée israélienne. Plutôt qu’au rouleur « compresseur » d’une presse, l’artiste a eu recours à la simple pression de la main pour faire réapparaître ces visages dans ces monotypes, ce geste doux veut à la fois rappeler la mémoire de ces jeunes personnes tout comme il rappelle le manque de moyens élémentaires – de linceuls notamment – pour leur dire adieu dignement.

Quelques cheveux sous le verre, Claudie Dadu recycle ces éléments résiduels, issus de son crâne, en traits de dessins. Une économie de moyens extrême pour une vivacité graphique et l’éloge de la fragilité de la vie. Ces lignes en cheveux, qui semblent en suspension, font et incarnent l’extase d’une connexion avec le vivant, en sublimant ce « presque rien ». Depuis plus de 20 ans, l’artiste poursuit notamment une série de portraits d’artistes en relation avec l’admiration qu’elle leur porte. Extraits de sa collection et en hommage à leurs disparitions récentes sont exposés ici les portraits de Ben, d’Yves Helbert et de Daniel Spoerri.

Guiome David, artiste singulier, provocateur et ludique, propose des œuvres où le savoir peindre académique le dispute à une dérision iconoclaste. Dans la série « The next », l’artiste « remonte » l’histoire de la peinture pour singer la représentation des portraits de famille « façon clair-obscur » … et plus précisément ses propres enfants ! Entre la grande brocante et l’avenir qui affleure, voici donc le portrait d’une jeunesse d’aujourd’hui, vêtue de sweats à capuche, qui comme une seconde naissance, sort de l’enfance attirée par la lumière et pointant au monde le bout de son nez…

Fruit d’une résidence effectuée au lieu multiple montpellier l’été 2024, Yann Dumoget propose une série de céramiques intitulée « Gueules cassées », qui ne sont rien d’autre que des moulages « autoportraits » de son visage, qu’il a ensuite détruits et reconstitués à la façon de la technique japonaise du kintsugi (à la feuille d’or). L’artiste rend ainsi hommage, au-delà de ce procédé traditionnel, aux techniques de prothèses faciales, développées lors de la première guerre mondiale pour rendre une certaine dignité à ces gueules cassées … et fait l’analogie de cet « art » de la reconstruction avec la capacité de l’art à « recoller les morceaux » d’une société exposée aux souffrances et aux violences.

Les dessins de François Paris semblent naître d’un désir d’histoires. Créés à partir de photographies circulant sur l’internet ou spécialement réalisées, ils évoquent souvent le corps ou la mécanique, le visage ou le crâne humain… et renvoient à la fugacité et à l’apparence. Constituant le point de départ d’un récit elliptique à inventer, ses œuvres sont donc des scénarios ouverts, des séquences qui empruntent autant au cinéma qu’à la photographie : les points de vue, les cadrages, les personnages, les indices, mais aussi et surtout, cette capacité à mettre en place des éléments capables d’ouvrir la voie à l’imaginaire (d’après un texte de Guillaume Mansart)

Vernissage le jeudi 20 mars 2025
à partir de 17h, en présence des artistes

Exposition du 21 mars au 12 avril 2025
les vendredis et samedis de 15h à 18h30 et sur RV

voir le dossier de presse complet « Portraits/Figures » par Kcenia Naoumenko

Expo «ANIMALENFANT dans le champ des créations contemporaines » – 6-14 février 2025 : Thibault Franc, Léa Habourdin, Magali Lambert, Vincent Lecomte, Jules Le Maut, Marion Le Torrivellec, Tina Merandon, Quentin Montagne, Françoise Pétrovitch, Karine Pinel, Florian Poulin, Manon Riet & Thomas Portier, Rika Tanaka, Tom Tirabosco

Exposition organisée en partenariat avec l’université Paul-Valéry Montpellier 3, le laboratoire de recherche RIRRA21 (Représenter, inventer la réalité du romantisme au XXIe s.) et le CCU (Centre culturel universitaire) de l’université Paul-Valéry Montpellier 3, dans le cadre de la journée d’étude « ANIMALENFANT », jeudi 6 février 2025 de 9 h 00 à 18 h00 (Université Paul-Valéry Montpellier 3, site Saint-Charles).

L’exposition ANIMALENFANT, présentée au Lieu Multiple Montpellier, propose une sélection de travaux d’artistes autour de toutes les formes de rapprochement de l’animal et de l’enfant.
Thibault Franc, Léa Habourdin, Magali Lambert, Vincent Lecomte, Jules Le Maut, Marion Le Torrivellec, Tina Merandon, Quentin Montagne, Françoise Pétrovitch, Karine Pinel, Florian Poulin, Manon Riet & Thomas Portier, Rika Tanaka et Tom Tirabosco, à travers des médiums tels que le dessin, la gravure, la peinture, la photographie, la bande dessinée, la sculpture et l’installation sonore offrent chacun un regard très personnel sur une relation contrastée, qui oscille entre l’interaction, la fusion et le partage de statut.
De fait, l’iconographie et le langage courant, mais aussi la littérature, le spectacle vivant, le cinéma ou les expressions plastiques, associent couramment l’animal et l’enfant. Les arts aujourd’hui notamment forgent et revisitent les imaginaires croisés et parfois confondus de l’enfance et de l’« animalité », jouant sur cette double altérité qui peut prendre la forme d’une communauté.
Que révèle cette très ou trop grande proximité ? Que signifie le fait de la cultiver dans les représentations ? Objets d’attendrissement, supports de projection affective, animaux et enfants n’ont-ils qu’une existence d’icône singulièrement univoque ? Et, de manière corollaire, comme les animaux, les enfants ne peuvent-ils faire figure de vivantes présences ? Dans ce cas, comment rendre sensible cette expérience du vécu, celui de l’enfant face à l’animal, mais aussi de l’animal face à l’enfant ?
L’association et le rapport entre enfant et animal ne renvoient-ils pas également à un imaginaire riche et varié, aux expressions protéiformes, dans lequel enfants mais aussi animaux ont la parole et/ou leur langage respectif font l’objet d’une compréhension réciproque et témoignent d’autres modes de vivre ?
Enfin, ces rapprochements n’ont-ils pas aussi pour but de (ré)inscrire l’humain dans le vivant, de (re)mettre au jour la possibilité d’un statut partagé et de revendiquer une proximité avec la nature ?
L’univers apparemment enfantin retrouvé par les plasticiens Thibault Franc et Vincent Lecomte, qui jouent de l’assemblage et de la confrontation au sein de dessins et d’installations semble viser à troubler toute certitude, et toute tentation d’un regard définitif, dans un jeu sérieux et mélancolique où les portraits de l’animalité et de l’enfance partagent un monde à part. La série photographique de Tina Merandon, en mettant en scène des enfants posant avec leur animal favori, montre des couples « animauxenfantins » dans lesquels les liens, vifs, entre les deux parties, sont révélés dans l’ampleur de leur tendresse et de leur possible cruauté. Les planches de Tom Tirabosco ravivent de façon contemporaines les mythes d’une enfance confrontée à ses démons, et en probable révolte contre ces figures de la hantise, ce monde adulte de plus en plus inquiétant.
À travers les témoins d’un court-métrage Le Labyrinthe du betta (2023), Manon Riet et Thomas Portier convoquent le jeu du déguisement où l’animal n’est plus seulement objet de fascination mais une figure dont, enfant, on se pare et s’empare. Le jeu est également central, mais davantage par la figure du jouet, chez Quentin Montagne et Florian Poulin. L’animal témoigne alors d’une certaine nostalgie pour leur enfance du siècle passé, nostalgie dans laquelle s’inscrivent sans doute les dessins sur vieux carnets d’école de Rika Tanaka ou certaines de recherches de Karine Pinel. Tout comme les eaux fortes et sculptures de Jules Le Maut, les gravures de Magali Lambert, tracées d’un geste faussement maladroit et corrigeant des gueules animales, reposent quant à elles la question de l’enfance de l’art : une forme de spontanéité, d’impulsivité créatrice.
ANIMALENFANT est une exposition originale, tant par sa thématique que par l’éventail de propositions présentées, en nous invitant à envisager ce qui, au sein même des représentations, allie les figures de l’animal et de l’enfant, formant des mondes qui se confondent et se confrontent. ANIMALENFANT met d’abord en jeu la question du regard porté dans et par notre société sur des mondes singuliers, des places, des assignations, et donne à voir ce qu’en fait la création contemporaine.

Commissariat de l’exposition : Ariane Carmignac (MCF en Arts plastiques, Univ. Paul Valéry, Montpellier), Quentin Montagne (plasticien, MCF en Arts plastiques, Univ. Paul Valéry, Montpellier) et Vincent Lecomte (plasticien, Docteur en Esthétique et sciences de l’art, Univ. Jean-Monnet, St-Étienne)

Vernissage le jeudi 6 février à 18 h 30
Exposition du 7 au 14 février de 15h à 19h
Table-ronde le vendredi 14 février à 10h
, avec Ariane Carmignac (MCF en Arts plastiques, UPV), Thibault Franc (Plasticien, écrivain), Magali Lambert (Photographe, plasticienne), Vincent Lecomte (Plasticien, compositeur, chercheur), Florian Poulin (Plasticien), Anne Simon (Directrice de recherche CNRS/École normale supérieure-Paris Sciences et Lettres)

Expo-pop up sortie de résidence : « Le récit des grottes modernes » (chapitre II) – 24-25 janvier 2025 : Elissar Kanso

La démarche artistique d’Elissar Kanso est profondément liée à la mémoire, à la guerre et aux rituels (religieux) dans un contexte constamment déplacé dans un entre deux, un pays d’origine, le Liban et un pays d’accueil, la France. Son travail construit ainsi un discours multiforme (dessin, peinture, performances, installations, écriture) dans l’espace et le temps entre deux pôles culturellement et politiquement différents.

Dans le cadre de sa résidence au Lieu multiple montpellier, l’artiste a poursuivi la recherche sur les usages de la lumière noire (ultraviolette), expérimentée lors d’une première résidence autour de l’art pariétal (geste premier de l’humain) dans les grottes préhistoriques de Cantabrie. Baptisé Le Récit des grottes modernes, ce premier chapitre a ainsi « mis en lumière » la représentation de « structures de réminiscences » en plans stratifiés, en référence à des lieux soumis à des cycles construction/destruction/reconstruction.

Cette recherche sur la lumière noire s’inscrit également dans la réflexion de l’artiste autour de l’usage du rose fluo (liée à sa contribution à l’Encyclopédie Numérique des Couleurs). Inventée au milieu du XXe siècle, couleur phare des années 80, elle a la propriété d’absorber l’ultraviolet (pour réémettre sous forme de lumière visible). Tout en étant une couleur de séduction, son rôle dans son œuvre, comme matière performante, consiste à révéler et dévoiler, entre beauté et réalité oppressante, une certaine violence de la société (codes de l’hyper consommation, surexploitation des ressources, destructions massives, conflits armés, …).

Exposition pop-up sortie de résidence
vendredi 24 janvier 2025 de 17h à 20 h
+ samedi 25 janvier 2025 de 14h à 18h en présence de l’artiste

Expo-pop up sortie de résidence : « Contre-cartographie éclairée » – 5-6 décembre 2024 : Thilleli Rahmoun

Thilleli Rahmoun est une artiste libre, sans frontières. Ses dessins-collages aux techniques mixtes et aux formats parfois XXL incarnent une beauté surréaliste, sensuelle et incongrue. Les situations représentées, composées d’objets (souvent liés à la force et au contrôle sociétal), d’éléments de paysage urbain, d’animaux et de végétaux, subliment et dénoncent à la fois notre monde actuel.
Développé grâce à la dotation de recherche de l’ADAGP pendant sa résidence au lieu multiple montpellier cet automne, le projet « Contre cartographie éclairée » utilise des supports translucides et transparents particulièrement bien adaptés pour mettre en valeur un rendu par strates et pour nuancer volontairement leur visibilité.
L’artiste exploite différentes possibilités de matériaux qui offrent de nouvelles profondeurs (encres, tracés acryliques, transferts photographiques, rétro-projection…). Par ces procédés, les pièces du projet constituent une contre-cartographie labyrinthique et subjective…

Exposition pop-up sortie de résidence
jeudi 5 et vendredi 6 décembre 2024 de 17h à 20 h

(avec également le soutien technique de l’Université de Montpellier)

Expo «Citius, altius, fortius» – 14 mars– 6 avril 2024 : Régina Blaim, Sophie Crumb, Tino Di Santolo, Vincent Puren

En cette année olympique 2024, Le lieu multiple montpellier célèbre à la fois ses 10 ans et rend un hommage malicieux au baron de Coubertin, dont la devise « Citius, altius, fortius » (plus vite, plus haut, plus fort) pourrait servir de leitmotiv pour maintenir les performances de la structure … Nous avons pour l’occasion proposé à quatre artistes de poser un regard, décalé, autour du sport et de l’engagement physique des corps.

Régina Blaim base son travail sur le côtoiement du burlesque, de l’absurde et du dramatique. Dans les dessins présentés ici l’artiste cherche à brouiller les codes, à contrer la virilité des joueurs de foot en les emmenant dans une aventure plus périlleuse, parfois ambigüe. La perturbation d’un match par des éruptions volcaniques et des explosions florales, voilà de quoi déstabiliser les joueurs et les transformer en danseurs chancelants où chacun suit sa trajectoire. Pris dans un glissement de terrain, ils vont basculer dans une autre réalité, celle d’un monde clos…

Pour Sophie Crumb, la vie « est un combat ».  Avec la série des boxeurs de MMA professionnels de Tchétchénie et du Daghestan, elle sublime sa fascination, non pas seulement pour leur puissance physique mais aussi pour leur foi religieuse (radicale), la dureté et la tristesse de leur regard, tels des gladiateurs d’un autre temps. Véritables muses interdites pour l’artiste, dont la vie est à l’opposé du spectre : raison de plus pour les représenter ! S’arroger le droit de la représentation comme un acte politique…

Les corps dessinés par Tino Di Santolo sont en partie effacés, recouverts, déformés, parfois jetés à terre ou intégrés à des éléments architecturaux au sein d’espaces magnifiés par les perspectives. La technique presque classique est ici au service d’une écriture revendicative, dénonçant la condition du corps (social) face aux forces coercitives des pouvoirs et de la compétition débridée. Il y est aussi question de libération des entraves par la mobilisation de notre puissance intérieure…

Après l’effort les corps se retrouvent, suants, dans les vestiaires.C’est l’intimité des corps, les « instants de peaux » que Vincent Puren aime à dessiner. Sans fétichisme particulier pour les sous-vêtements, il cite dans ses références picturales imprégnées dans sa mémoire les représentations d’hommes nus portant seulement … des chaussettes (David Hokney, Jean Cocteau, un des naufragés du radeau de la Méduse de Géricault). Ainsi, l’artiste invite le regardeur, par-delà les parties de corps et l’apparence organique des pièces de lingerie, à une forme de sensualité…quelque peu sexuée.

Vernissage le jeudi 14 mars 2024 à partir de 17h, en présence des artistes

Exposition du 15 mars au 6 avril 2024
les vendredis et samedis de 15h à 18h30 et sur RV

voir le texte de visite de l’exposition par Kcenia Naoumenko

Expo “France Allemagne (Deutschland Frankreich)” – 30 mars-22 avril 2023 : Ralf Altrieth, Kati Gausmann, Sylvia Hansmann, Helga Stüber-Nicolas, Muriel Valat-B

Le lieu multiple montpellier propose, en partenariat avec la Maison de Heidelberg de Montpellier et dans le cadre de la Quinzaine franco-allemande Occitanie, une exposition de cinq artistes plasticiens dont le vécu et le parcours est intimement lié à ces deux pays.

« Je veux faire une peinture dans laquelle je ne suis pas esclave de pensées structurées. Je n’ai pas envie d’exécuter des idées. Je veux vivre les idées ! » : Ralf Altrieth revendique depuis toujours une totale liberté artistique, tant comme plasticien que musicien. Ses dessins et peintures sont marquées par une hétérogénéité picturale singulière. Par le geste et par la couleur, l’artiste s’autorise des expériences toujours renouvelées et toujours expressives.

La pratique artistique de Kati Gausmann vise à rendre visible et poétique les traces des mouvements et de l’évolution géologique de la planète Terre. Les expéditions sur le terrain constituent une part importante de son processus de travail, basé sur la prise d’empreintes, où elle engage son corps physiquement en relation avec l’ampleur et la puissance des phénomènes naturels.
Elle est impliquée depuis 2021 dans un échange, avec Muriel Valat-B, visant à favoriser le croisement des pratiques et des expériences entre artistes femmes franco-allemandes.

Sylvia Hansmann se définit aujourd’hui comme une « chasseuse/cueilleuse des temps modernes » : marcher, observer, cueillir puis mettre en abîme les « fruits » de ses balades. Les chutes de plastiques, brisures de verre, bois, plantes, … sont composés avec des kaléidoscopes et des jeux de miroirs, puis photographiés, engendrant une profusion de variations très colorées. Parfois, certains objets revêtent une apparence animale, tel un totem à s’approprier …

La notion du temps est essentielle pour Helga Stüber-Nicolas, la minutie de son travail « slow art » étant à contre-courant du temps social, du zapping. Avec des procédés parfois complexes, elle détourne la fonctionnalité d’objets (crayons, vrilles de vigne, …) pour ordonner ces matériaux en fines compositions horizontales, telles des partitions ou suites (d’idées). Toutes ces propositions entrainent l’imaginaire sur la finitude et la fragilité de la matière, de l’existence … et des traces que nous laissons.

Le travail de Muriel Valat-B est à la fois très formel et traversé par l’acte d’écriture (le trait, la ligne, le pli). L’artiste y affirme son goût pour la porosité entre les techniques et les disciplines et la rigueur de la construction Avec les séries Phalènes présentées ici, l’artiste propose une écriture plastique (en référence à l’écriture central transparency de Virginia Woolf) sur les jeux de transparence et d’opacité, en utilisant aussi bien la photo, le dessin ou le textile.

Vernissage le jeudi 30 mars 2023 à partir de 17h, en présence des artistes

Exposition du 31 mars au 22 avril 2023
les vendredis et samedis de 15h à 18h30 et sur RV

RV spécial Rencontres le samedi 15 avril à partir de 15h, en présence des artistes

Expo «Éléments de langage» – 10 mars-2 avril 2022 : Caroline Bizalion, Katie Montanier

Avec cette exposition, Le lieu multiple montpellier invite à une rencontre de deux artistes qui ont l’une et l’autre besoin d’imprégnation (dans un territoire, un environnement), de prélèvement, de collecte d’éléments servant par la suite à leur vocabulaire artistique.

Ce sont les collections qui sont à l’initiative des réalisations de Caroline Bizalion. Objets désuets, images, spécimens de végétaux ou vestiges d’animaux glanés ici ou là sont d’abord réinterprétés en dessins et de façon sérielle. Chacun d’eux devient ainsi élément d’un alphabet, que l’artiste emploie par la suite pour écrire sous d’autres formes : volumes, broderies, installations, … À travers les gestes méthodiques et l’itinéraire de création, l’ouvrage se construit dans la répétition, la constance … et souvent aussi l’aléatoire (pour la cuisson de la céramique par exemple). Un dialogue s’instaure entre les différentes séries en questionnant la fragilité, la pérennité, l’héritage de nos existences que nous cherchons à retranscrire pour transmettre.

Katie Montanier choisit des lieux, des environnements, pour y marcher, observer, écouter, prélever, photographier, dessiner, revenir. C’est ce qu’elle appelle ses « ateliers ouverts » : ici le déplacement qui initie l’œuvre. Pour cette exposition, c’est à La Tamarissière, quartier en bord de mer de la ville d’Agde, que l’artiste explore les lieux pour créer ses dessins. Une pinède, un camping (déserté l’hiver), des dunes, des restes de blockhaus de la seconde guerre mondiale : avec diverses techniques (crayon blanc sur papiers teintés ou mines de graphite et de couleurs avec gaufrages d’écorces de pins), Katie Montanier transcende l’observation de la réalité en jouant avec les formes, entre-formes et contre-formes. Ainsi est évoqué la mémoire des paysages, transportés et réinterprétés pour les ressentir pleinement.

Les deux artistes présentent également un travail réalisé à quatre mains, fruit d’une résidence commune de production au sein même de la galerie…

Vernissage le jeudi 10 mars 2022 à partir de 17h,
en présence des artistes
Exposition du 11 mars au 2 avril 2022 les vendredis et samedis de 15h à 18h30 et sur RV
RV Ultime samedi 2 avril 2022 de 15h à 18h30, en présence des artistes

Expo «Projections parallèles» – 4-27 novembre 2021 : Florie Adda, Lucie Bitunjac, Sébastien Granier

Avec cette exposition, Le lieu multiple montpellier invite à dialoguer trois artistes qui, à travers leurs recherches, interrogent notre rapport à la matérialité, la physicalité de notre environnement : objets, textures, structures, paysages, architectures. Chacun projetant à sa manière le donné à voir …

Florie Adda aime à retoucher les paysages… et à casser les évidences. À partir de photographies numériques, le rajout d’aspérités (le bruit des logiciels), de textures artificielles brouille la lecture trop immédiate et ouvre à une fiction esthétique aux multiple interprétations possibles. Ses peintures sur papier argentique, brossées puis insolées, jouent également sur une dimension spatiale et temporelle incertaine, comme un souvenir – ou un imaginaire – révélé. Quant aux Mountains of glass, éclats de verre peints, ils fixent les vertiges et les sautes d‘humeur de la lumière à travers ces paysages tout à la fois acérés et fragiles…

Si Lucie Bitunjac réinvestit les représentations architecturales des primitifs Italiens c’est bien parce que ces dernières (notamment les fresques de Giotto et d’Ambrogio Lorenzetti) font corps avec cette notion de « perspective intuitive » qu’elle développe dans l’ensemble de son travail. Une recherche qui l’amène à faire et défaire le rapport intérieur-extérieur des environnements. Avec la peinture, le dessin et même le pop-up, l’artiste joue entre la 2D et la 3D, conjuguant avec virtuosité malicieuse aplats et profondeurs, trames et qualités spatiales de la couleur. Mais encore : faire référence à l’histoire de l’art tout en faisant œuvre de modernité l’amène à explorer le champ de l’utopie, des lignes toutes tracées aux courbes évidées, l’équilibre se détache des conventions et libère notre énergie pour mieux dire la place de l’homme dans son environnement, intrinsèquement lié à son humanité.

Sébastien Granier pour sa part a choisi la sculpture : il propose ici le résultat de ses recherches formelles, articulant trois attitudes possibles d’observation, de prélèvement et/ou de manipulation. Les matériaux sont soit empruntés au domaine de la construction (béton, métal, bois, …), soit glanés et choisis méticuleusement. Puis vient le processus de la juste action (moulage, assemblage, brûlage, pigmentation, …) – ou inaction (« lâcher prise ») – à trouver, pour aboutir aux formes qui seront présentées, comme autant d’essais d’existences concrètes. Les résultats témoignent d’une dialectique acceptant une part de désordre dans l’ordre global…

Vernissage le jeudi 4 novembre 2021 à partir de 17h
en présence des artistes + lecture de Florie Adda
Exposition du 4 au 27 novembe 2021
les vendredis et samedis de 15h à 18h30 et sur RV
RV Ultime samedi 27 novembre 2021 de 15h à 18h30

Expo «Drawing draw#5» – 2 septembre -2 octobre 2021 : Fabrice Cazenave, Anaïs Pélaquier, Anne Pons

Le lieu multiple montpellier et N5Galerie font leur rentrée à l’unisson avec la cinquième édition du salon du dessin contemporain Drawing draw, qui propose des regards croisés d’artistes autour de la pratique du dessin, sous des formes diverses. Au lieu multiple montpellier, (re)découvrons le travail de Fabrice Cazenave, Anaïs Pélaquier et Anne Pons

Fabrice Cazenave est un amoureux du règne végétal. Ancien danseur, c’est son corps entier et tous ses sens qu’il met en action lors de ses parcours de découverte des paysages et de la flore qui l’entoure. Il nous propose ici des dessins d’observation botanique, conjuguant rigueur technique et spiritualité. Réalisées au graphite ou au fusain (qu’il fabrique lui-même à partir des essences représentées), les œuvres témoignent de cette communion de l’artiste avec la nature, au temps de l’anthropocène. Des plantes carbonisées, présentées comme un herbier, font écho aux dessins en évoquant le cycle de la vie…

De sa formation en philosophie et dans les arts vivants, Anaïs Pélaquier retire un goût pour l’histoire (et pour la géographie) de l’intime, des objets, des vies. Ainsi, elle dessine à l’encre des lignes et, par effet de béance, des formes, sur des boîtes de médicaments, sur papier ou sur des livres de sa bibliothèque « fondatrice ». Elle y évoque les strates et les vides intérieurs et explore le vertige des origines. Avec ses perforations sur des vieux portraits photographiques glanés ici ou là, elle s’autorise également une appropriation de la mémoire perdue, la création de présences fantômes lumineuses.

Enfin, Nous retrouvons avec plaisir le travail d’Anne Pons, toujours autour de la forme bien sûr, mais aujourd’hui des propositions mi-dessins, mi-peintures sur papier. Nous y voyons, via des poncifs de papier reprenant les contours et perforés, des tracés d’anciennes formes « revenir » et se mêler à des surfaces peintes d’aujourd’hui. Ce processus reporter-répéter-appliquer trouve un écho dans un dessin crayonné qui est présenté, fruit d’un travail où la main trouve sa trace dans l’instant, en totale autonomie…

Vernissage jeudi 2 septembre 2021 à 18h
en présence des artistes

Exposition du 3 septembre au 2 octobre 2021
vendredis et samedis de 15h à 18h30 et sur RV

RV Ultime samedi 2 octobre
en présence d’Anaïs Pélaquier et Anne Pons

Et à la N5 Galerie, dans le cadre du salon du dessin contemporain Drawing draw#5, (re)découvrons le travail de Stéphane Dupuis, Hélène Hampartzoumian et Mme S. – En savoir plus

Expo «Transmutation de l’espace» – 26 mars-3 avril et 28 mai-12 juin 2021 : Karine Debouzie

Formée à l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, Karine Debouzie a par la suite entrepris un travail pluridisciplinaire, convoquant la science, l’industrie, le quotidien, la poésie… à venir nourrir sa pratique artistique.
Le lieu multiple montpellier vous invite à découvrir dans cette exposition une sélection d’oeuvres issues de ses pistes de recherches et d’expérimentation, depuis le dessin jusqu’à la sculpture ou l’installation in situ, utilisant mediums et matériaux divers.
Pour explorer le langage de la forme et de la matière, Karine Debouzie travaille essentiellement sur des matériaux industriels pauvres et froids (PVC, métal, polyuréthane, …) à partir desquels, par transmutation, elle crée des structures, souvent biomorphiques (en deux ou trois dimensions), propulsant le spectateur dans sa relation physique au monde.
Au sol, fixées ou en suspension en effet, ses oeuvres offrent à se questionner sur la corporéité, le mouvement, le rapport à l’espace et à la lumière, le lien du visible à l’invisible, du dicible à l’indicible…
Jouant à la fois sur la séduction et sur l’étrangeté, elles convoquent nos mécanismes d’interprétation au niveau de la sphère intime : tension, pulsion, force, vulnérabilité, énergie, enfermement. Passée l’émotion, l’analyse distancée de l’imaginaire au réel commence…

Inauguration vendredi 26 et samedi 27 mars 2021 de 15h à 18h30
en présence de l’artiste
Exposition du 26 mars au 3 avril 2021 et du 28 mai au 12 juin 2021
vendredis et samedis de 15h à 18h30 et sur RV (06 07 40 10 16 ou rubrique contact)
rencontre avec l’artiste samedi 29 mai 2021 dès 15h
en savoir plus

voir le clip L’année blanche (épisode 3) de NATYOTCASSAN tourné dans l’exposition